LE CORPS SPIRITUEL

Le corps spirituel se constitue d’un mélange de psychisme, de conscience, de sagesse, d’amour inconditionnel en soi. Reflet du tout, le corps spirituel conduit vers l’harmonie avec soi, en unité en sa propre présence mais aussi celle du monde extérieur. Souvent confondu avec le but, il est opportun d’en faire la différence.

Le but n’est pas le sens

Pour remplir son besoin d’accomplissement l’humain a besoin de connaître le sens de sa vie. La recherche de sens n’est pas le but. En effet, en fonction de l’âge, des circonstances, le but peut évoluer. Nous pouvons, à tout moment, choisir une nouvelle expérience à réaliser. Et chaque but atteint laisse la place à un nouveau champ de possibles. En effet, personne ne souhaite demeurer recroquevillé sur lui-même pour une longue période. Nous avons régulièrement besoin de nouveaux chalenges, pour rester vivants.

Quand le but, le challenge est de remplir un rôle

A l’occasion de chaque nouveau défi, la majorité d’entre nous, cherche sa connexion au monde et souhaite s’aventurer, se mesurer dans un rôle méconnu. La vie nous offre l’accessibilité à ses rôles. Ce sera être un enfant, un parent, une amie, un ami, une citoyenne, un citoyen, une conjointe, un conjoint, une accompagnante, un leader, … Nos pulsions, nos désirs, nos envies, nos goûts, les appels ressentis au plus profond de nous, nous guident vers ces rôles et buts fixés. Peut-être même, y sommes-nous guidés instinctivement. Pour autant, le rôle ne donne pas le sens. C’est le contenu vécu à l’intérieur du rôle qui pourra renseigner sur le sens. Pour exemple, une mère qui défend ses enfants contre la violence d’un mari abusif ou violent peut-être source, d’un début de sens.

Pourquoi chercher à donner du sens à sa vie, donner du sens à ses souffrances, donner du sens à ce que l’on fait ?

S’accomplir

Reconnaître ce dont chacune, chacun dispose en conscience est fondamental. S’accomplir, exprimer ses valeurs intrinsèques, c’est en premier lieu garantir son propre bonheur, l’accès à la paix, à la sérénité intérieure. Mais donner du sens à ce que l’on fait est aussi enrichir l’humanité de son propre regard. C’est apporter sa contribution à la construction du monde de demain. Chacun le peut, sans nécessairement revêtir l’uniforme de la gloire.

Sans accomplissement personnel, c’est l’insatisfaction chronique qui domine

Lorsque l’expérience de la vie est dénuée de sens, l’humain cherche une raison, une compensation. Le défaut de sens prédispose à la cueillette de plaisirs, à l’exercice du pouvoir. Ces leurres censés remplir le vide existentiel, ont un réel intérêt pour les réductionnistes, que seule une prise de conscience pourrait éclairer.

Choisir de donner du sens à ses souffrances et améliorer la qualité de son expérience

Donner du sens sens permet de repérer les indices qui annoncent la souffrance. Pour qu’elle n’advienne plus. Pour vivre en harmonie et pouvoir appliquer le « Plus jamais ça ! » en ne favorisant plus les schémas et comportement répétitifs. De plus, en trouvant le Pourquoi Ecologique de notre vie individuelle, nous acquérons, chaque jour davantage, le bonheur et la satisfaction profonde d’avancer dans la bonne direction.

Transmettre pour donner du sens

S’ouvrir à l’idée de transmettre, d’offrir au monde le sens de nos expériences, redessinera nos frontières, par le passé, imposées. Les saveurs de la liberté intérieure mettront du baume au cœur pour construire. Après un stress aigu ou chronique ce sera pour se reconstruire. Enfin, transmettre c’est aussi parvenir à inspirer d’autres femmes, d’autres hommes qui ont traversé ou traversent encore les mêmes tourmentes.

Cherchez-vous le sens de VOTRE vie ?

Vous connaissez déjà la complexité de la réponse. Il appartient à chaque personne de répondre à cette question pour trouver le chemin de la résilience et ne pas rester figée, figé dans la souffrance. Pour autant, il est intéressant de considérer la parole d’experts en la matière qui serviront peut-être de premiers éléments de réponse.

L’apport de Viktor Frankl, Professeur de Neurologie et de Psychiatrie

Victor E. Frankl, évoque, dans son ouvrage, « Nos raisons de vivre, à l’école du sens de la vie », [1], la dimension spirituelle de l’être humain par contraste avec ses dimensions biologiques et psychologiques. Il valorise les capacités humaines à résister et à défier les conditions de vie traumatisantes. Il explique que les mauvais traitements, les violences de toutes sortes, peuvent faire perdre confiance en l’avenir. Dès lors, l’être humain en situation de crise et abandonné sans repères sécurisants, se laisse dépérir physiquement et moralement.

Donner du sens pour s’accomplir

Il ajoute qu’il est possible et encourage son auditoire, à donner du sens à ses douleurs, à ses souffrances comme voie d’accomplissement dans la sérénité. Il est formel sur le fait que ce sens doit être trouvé par la personne elle-même. Ce remède pour transcender le vécu traumatique ne peut être donné par un tiers. Il doit être découvert et non pas inventé. Il poursuit en affirmant que si la vie a un sens, la souffrance doit en avoir un aussi. Charge au lecteur de le trouver en vue de dépasser ses blessures. A l’éclairage de Viktor Frankl, le soutien thérapeutique est une guidance vers la  maturité affective, intellectuelle, la maturité subtile et spirituelle.

Lire l’article de Wien.info :

Toute crise représente une chance

L’apport de Boris Cyrulnik, Psychiatre et Neurologue

Boris Cyrulnik, dans son livre « le Murmure des fantômes » [2] invite le lecteur à donner du sens à ses expériences traumatisantes pour accéder à la résilience, ou l’art de continuer d’avancer. Solide de ses acquis personnels, il explique comment la créativité métamorphose, parfois de façon symbolique, le témoignage de ce qui est ou fut sa réalité.

Se raconter de manière audible

Boris Cyrulnik attribue une grande valeur au récit audible. Audible, car la société n’est pas toujours prête à entendre les pires atrocités dont sont capables certains humains. Ce récit, destiné à soi en premier lieu est une libération. Cette libération favorise l’indispensable reconnaissance de l’être dans son vécu traumatique. Ensuite, ce récit sert les autres qui s’y reconnaissent et y trouve, à leur tour des voies de guérison. Il se peut aussi que ce récit de l’histoire personnelle soit un véhicule de la pensée d’un individu. En en suggérant l’écoute à son entourage, celui-ci peut favoriser la communication, la compréhension, l’indulgence sur des sujets difficiles. Ce peut, en effet être une opportunité de se raconter sans incommoder, stresser ou blesser.

Quelques pistes pour se raconter

Les œuvres, les productions littéraires, théâtrales, musicales, cinématographiques, l’art, l’animation d’une communauté, les blogs spécialisés… sont autant de voies d’expression qui transcendent le fruit de l’apprentissage, parfois si rude des relations humaines. Libre à chacune et à chacun d’y créer à souhait pour donner du sens à son existence.

4 pratiques simples pour contacter son essence personnelle

1. Prendre rendez-vous avec soi pour découvrir ce qui rend heureux

Les agendas sont remplis de rendez-vous extérieurs. Nous mettons un point d’honneur à réserver ces créneaux horaires pour autrui. Soutenir ou être soutenu revêt suffisamment d’importance pour y consacrer temps et énergie nécessaires. Pourtant, il conviendrait de programmer et d’honorer des rendez-vous avec soi. Pourquoi ? Pour découvrir les sujets, les talents, les rêves, les activités, l’idéal qui favorisent notre épanouissement personnel. S’y consacrer et s’y dépasser à des instants dédiés, seront des voies d’accomplissement. Ces moments à soi ancrent les aspirations, les désirs du cœur.

2. Un sommeil de qualité

favorise la mise en mouvement et la fluidité relationnelle

3. Les jugements prononcés sur les autres sont-ils une partie de soi soignemeusement évitée ?

Lorsque les blâmes et critiques sur autrui occupent les pensées, il est opportun de s’interroger sur leur raison d’être. S’agirait-il d’éviter un auto-centrage ? Y a- t-il une vérité ni entendable, ni concevable à propos de soi ?

4. S’observer en toute impartialité 

Plus les émotions sont cachées, plus elles se manifestent. Plus elles sont niées, plus elles prennent de place en nous incommodant. Observer ses émotions et les accueillir, dans leur entièreté, c’est reconnaître ne pas être toujours au rendez-vous, à la hauteur de ses propres attentes et se pardonner de ça. C’est d’autant plus vrai lorsque d’autres personnes ont été impliquées dans les cas des situations traumatiques. Nous apprenons à nous pardonner de n’avoir pas su protéger et se protéger, pas su agir plus vite, pas su faire respecter des droits fondamentaux. Les épreuves surmontées on pourra, alors, continuer à avancer.

Sources :

[1] V. E. Frankl, Nos raisons de vivre, à l’école du sens de la vie, Inter Editions Malakoff, 2019.

[2] B. Cyrulnik, Le Murmure des fantômes. PARIS: Odile Jacob, 2005.